Reconnaissance paternelle = droit de succession obligatoire?

Bonjour. Pardon je fais un peu long.

J'ai une situation familiale assez merdique. Pour faire brutal, autrefois, j'aurais été un enfant bâtard. Mon géniteur (représentant en cosmétiques pariso-calaisien) avait déjà une famille légitime, ma mère (qu'il fournissait) était sa maîtresse, elle l'a aimé toute sa vie (encore aujourd'hui) et n'a jamais connu un autre homme. Je n'ai évidemment pas eu droit à une reconnaissance. Je l'ai vu peut-être dix fois dans ma vie.

J'ai parfois songé à le forcer à me reconnaître. Mais la procédure juridique me paraissait un peu violente. Et ça aurait ressemblé à une demande de pension alimentaire, ce qui n'était pas forcément mon intention première.

Aujourd'hui, j'ai passé la trentaine. Même si j'en avais envie, les recours sont épuisés (à moins qu'on me détrompe). Il faudrait que je renoue (ou plutôt noue car y a jamais eu de noeud) avec lui (mais il n'est guère causant) et qu'il me fasse la grâce de me reconnaître. Pourquoi? Car j'ai fait de la généalogie, j'ai tout un tronc bloqué. J'aimerais en savoir plus. Connaître les gens avec qui j'ai du sang en commun, histoire de partager plus? Et puis, je sais pas, je trouve ça légitime d'avoir envie d'une "existence" reconnue, d'une naissance "entière"? Difficile à formuler.

Évidemment, je suppose que si il y a une reconnaissance, cela ouvre des droits automatiques à la succession. Et il a 70 ans passés. J'imagine déjà la tronche de la famille légitime, non seulement de la révélation (moi je sais qui ils sont, demain je peux écrire sur Facebook ou téléphoner à mes "frères" et ma "soeur" si je veux, mais eux pas du tout et je n'ai pas envie d'exploser ladite famille). Mais aussi et surtout à la pensée éventuelle que je fais ça, qu'on pense quenje suis vénale et veux un héritage. Je veux pas des millions ou une part indivise d'une maison où je n'ai jamais mis les pieds. Mais on ne peut pas exclure un enfant légitime comme naturel de son testament en France. J'ignore si de mon côté, je pourrais remplir un document "tkt je veux juste vous connaître je refuse l'héritage"?

Voilà mon cas pratique un peu compliqué. Je sais toujours pas trop si j'oserai un jour. Parfois j'ai juste envie de me pointer sans prévenir en famille et qui vivra verra, mais ce serait sans doute franchement vilain. Mais je sais aussi que le temps passe. Et qu'un jour, il sera trop tard.

Post-Scriptum : je ne sais pas s'il convient de le préciser, comme si l'histoire n'était pas déjà assez compliquée. Mais quand mon géniteur a été hospitalisé pour un souci, ma mère a téléphoné à un de ses collègues. Il lui a dit qu'il allait bien et se reposait "avec sa famille dans l'est". Or nous SAVONS que sa famille vit toujours dans le Nord. À moins d'une résidence secondaire familiale, j'ai peur de ne pas être l'"unique exemplaire de dispersion (il)légitime de son patrimoine génétique"...